Chronique du court-métrage d’animation “Bao”

Concours, Écrits

Produit par Pixar Animation Studios et réalisé par Domee Shi, première femme à diriger un film Pixar, ce court-métrage révèle l’histoire d’une mère sino-canadienne, vivant seule avec son mari, qui retrouve l’occasion d’être mère lorsque l’un de ses baos prend vie. 

L’histoire commence dans la cuisine de cette femme, dans une ambiance conviviale et chaleureuse (grâce à la musique), où l’on nous dévoile chaque étape de confection de la pâte des baos dans laquelle on y fourre la farce préparée avant de faire cuire le tout à la vapeur. On y retrouve la salle à manger avec ses innombrables tableaux de photos de famille et le mari qui attend d’être servi, regardant la télévision. On y ressent de l’amour jusqu’à ce que, d’un coup, le mari gobe tous les baos d’une bouchée pour partir au boulot, laissant sa femme seule…

Après un soupir qui nous serre le cœur, elle prend son dernier bao entre ses baguettes pour l’apporter à sa bouche lorsque, subitement, un pleur d’enfant jaillit : c’est le bao dans le panier vapeur qui pleure ! Il prend alors la forme d’un bébé, avec ses rires attendrissants ; des scènes d’amour, de joie, de partage (courses, taïchi, etc.) s’enchaînent ! Quelques remodelages suite à des chutes sont nécessaires, il grandit petit à petit.

Malheureusement, il commence à se désintéresser des activités que sa mère lui propose et préfère jouer au football avec des garçons. Bref, la période d’adolescence commence, il boude sa mère qui elle n’arrive pas à lâcher prise, sur-protectionniste. Elle essaie de renouer avec lui en préparant un savoureux buffet de plats chinois (rien qu’en images on en salive !) à déguster et partager avec lui, mais il refuse et part rejoindre ses copains. Elle mange donc tout ce qu’elle a préparé jusqu’à qu’il sonne à la porte et lui présente sa fiancée… (Petit aparté : tout le décor nous immerge dans la culture chinoise, les chaussons en entrée de maison, des statues de dragons, des éventails en décoration, vases en porcelaine et bambous.)

Le moment fatidique dans toute vie de mère arrive : il fait ses valises et part vivre avec sa femme mais c’est à ce moment-là, le coeur noué (la musique nostalgique intensifie le côté triste du moment), qu’elle décide de ne pas le laisser partir et finit par le manger, puis pleure et pleure…

Son mari aimant prend alors l’initiative de faire revenir leur fils chez eux, c’est là qu’on comprend le dénouement : l’histoire de l’enfant bao, c’est toute l’histoire de la relation de cette mère avec son fils. Il est revenu avec des gâteaux qu’elle avait l’habitude de lui acheter, pour faire la paix, se retrouver, se rabibocher.

La scène finale représente alors les retrouvailles de toute la famille : la mère, son mari, son fils et sa belle-fille autour de la table, en train de fabriquer des baos, que le fils rate lamentablement alors que sa compagne les réussit à la perfection créant alors une complicité entre les 2 femmes. Quant à lui, le mari partage ce moment tout en regardant toujours sa télévision.

Court mais plein d’émotions, c’est un hommage à la culture chinoise, au syndrôme du “nid vide” et à la place primordiale de la cuisine, des repas : des moments cruciaux de partages et de retrouvailles familiales. Prenez le temps de ces 8 minutes riches en émotions !

Anne-Marie Nguyen

Sortie : 15 juin 2018, diffusé à l’occasion de la sortie des “Indestructibles 2” au cinéma juste avant la séance / Musique : Toby Chu / Crédits images : Pixar

 

 

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